Publiée depuis 1948, la revue International Social Security Review (ISSR) est la plus importante publication trimestrielle internationale en matière de sécurité sociale dans le monde.
Publiée pour la première fois en avril 1948 sous le nom de Bulletin de l’Association internationale de la sécurité sociale, la revue International Social Security Review (ISSR) que nous connaissons tous sous ce nom depuis janvier 1967 célèbre cette année son 75e anniversaire. À l’occasion de cet anniversaire clé, ce double numéro spécial intitulé «Droit humain aux soins de longue durée pour les personnes âgées: étendre le rôle des programmes de sécurité sociale» aborde les débats actuels sur l’extension de la couverture de la sécurité sociale dans un contexte de vieillissement de la population. Il y a lieu de réviser les normes internationales de sécurité sociale pour une reconnaissance officielle des soins de longue durée pour les personnes âgées, éventuellement en tant que branche distincte de la sécurité sociale. Au cœur de cette discussion, les questions auxquelles tous les pays doivent répondre concernent les rôles que les systèmes de sécurité sociale peuvent et doivent jouer pour aider à répondre aux besoins des personnes âgées en matière de soins médicaux et d'aide sociale à long terme.
Avec la longévité croissante de la population, le vieillissement en bonne santé devient impératif pour tous. Les systèmes de protection sociale ont un rôle important à jouer à cette fin. En adoptant une approche axée sur le cycle de vie, les systèmes de protection sociale peuvent soutenir i) la prévention du handicap chez les personnes âgées (notamment en tenant compte des déterminants sociaux de la santé et de la réadaptation); ii) l’accès efficace et facile aux soins de longue durée pour les personnes qui en ont besoin; et iii) le travail décent dans le secteur des soins. Il faudra ainsi adopter une approche transformatrice de genre. En effet, les femmes sont disproportionnellement représentées parmi les personnes âgées et les prestataires de soins de longue durée dans leur diversité. En outre, pour contribuer de façon adéquate au vieillissement en bonne santé et à l’accès efficace et facile aux soins de longue durée en tant que prestations basées sur des droits, les systèmes de protection sociale devront mettre en place une solide coordination entre les soins de santé, l’aide sociale et d’autres politiques sociales. Cet article met en avant les principaux points d’entrée grâce auxquels les systèmes de protection sociale peuvent contribuer à la Décennie pour le vieillissement en bonne santé des Nations unies, via une approche fondée sur les droits humains et les normes internationales de sécurité sociale.
Actuellement, la famille est l’actrice principale du système de soins de longue durée en Inde. Néanmoins, les dispositifs familiaux informels ne suffiront pas à répondre aux besoins croissants en Inde en matière de soins de longue durée, en raison de la longévité croissante et de la mobilité géographique de la population, de la prévalence des maladies chroniques et du handicap chez les personnes âgées, sans compter que la famille élargie vit de moins en moins ensemble. Répondre au besoin croissant en soins de longue durée nécessitera une expansion vigoureuse du système actuel, en particulier en ce qui concerne ses composantes non familiales. Cette réforme nécessitera des investissements dans les infrastructures, les ressources humaines ainsi que le cadre légal et réglementaire. Les objectifs de cette étude sont les suivants: i) fournir un résumé descriptif et une analyse du système de soins de longue durée en Inde, en prêtant attention à l’hétérogénéité entre les états ainsi qu’aux facteurs financiers, sociaux et culturels qui entravent le bon fonctionnement du système; ii) estimer et évaluer les besoins actuels et futurs en la matière, ainsi que leurs contributions humaines et financières essentielles; mais aussi iii) mener une analyse et une discussion critiques sur les institutions et les politiques, les technologies et les comportements nécessaires pour que les capacités soient largement conformes aux besoins en soins de longue durée.
Dans cet article, nous établissons un panorama de la situation actuelle des soins de longue durée dans les pays à revenu faible et intermédiaire, d’après l’étude et la synthèse des résultats de l’analyse bibliographique. Nous commençons par une brève évaluation des besoins en la matière, à savoir la demande, puis nous évaluons l’offre, à savoir les différents services soins de longue durée disponibles vis-à-vis de la prise en charge informelle. Dans un second temps, nous décrivons et abordons le rôle des politiques gouvernementales dans la fourniture de soins de longue durée et leur gouvernance. Nous concluons par une discussion et une énumération des considérations pratiques relatives aux politiques de soins de longue durée, en tirant parti des expériences, des bonnes pratiques et des enseignements tirés dans les pays à revenu élevé.
Les soins aux personnes âgées sont l’un des problèmes socioéconomiques les plus importants liés au vieillissement de la population. La main-d’œuvre dans les secteurs du soin et de la santé étant en baisse, des difficultés se font déjà sentir pour répondre pleinement aux besoins médicaux. Par ailleurs, la désinstitutionnalisation, qui implique une transition des soins institutionnels aux soins communautaires, nécessite d’augmenter les ressources humaines dans les secteurs du soin et de la santé. L’article traite des systèmes de soins de longue durée destinés aux personnes âgées et des conditions régissant la possibilité pour les pays du groupe de Visegrád (Tchéquie, Hongrie, Pologne et Slovaquie) de passer d’un modèle postsocialiste (familialisme par défaut/familialisation sans accompagnement) à un modèle de soins européen basé sur la désinstitutionnalisation. L’objectif de cet article est également de montrer certaines différences dans la prestation de soins de longue durée pour les personnes âgées en Europe centrale et de souligner que leurs caractéristiques spécifiques devraient être prises en compte dans la planification et la conception de politiques publiques et de lignes directrices sur les politiques sociales au niveau de l’Union européenne.
Les personnes âgées et leurs soignants ont été touchés de manière disproportionnée par la pandémie de COVID 19. De nombreux pays de l’OCDE ont pris des mesures pour empêcher la propagation de l’infection et augmenter le nombre de soignants. Néanmoins la crise sanitaire met en lumière et exacerbe les problèmes structuraux existants dans le secteur des soins de longue durée . Dans de nombreux pays membres de l’OCDE, le recrutement d’un nombre de travailleurs suffisants dans le domaine des soins de longue durée demeure un défi et les soignants ont des conditions de travail difficiles. L’inadéquation des compétences et une mauvaise intégration avec le reste des soins de santé donnent lieu à des hospitalisations évitables, même en temps normal. Compte tenu de la vitesse à laquelle la population vieillit, ces défis sont susceptibles de s’accentuer encore plus si aucune autre action n’est entreprise. Il est nécessaire de mettre en œuvre des politiques visant à améliorer le recrutement et permettant de maintenir les effectifs via la formation, des améliorations dans la coordination et la productivité, tout en tirant parti de l’effet des technologies numériques.
Cet article étudie les défis du vieillissement pour les soins de longue durée. L’analyse est répartie en trois étapes. La première étape consiste à estimer les besoins potentiels en soins pour 30 pays développés en fonction des projections relatives au vieillissement et au handicap parmi les personnes âgées. Au cours de la deuxième étape, nous présentons les défis que doivent relever les systèmes de soin dans les domaines suivants: pénurie de personnels soignants, compétences nécessaires toujours plus importantes, obstacles à l’accès universel et équitable aux soins, mais aussi maîtrise des coûts au regard de la qualité adéquate des soins. Dans la troisième étape, nous identifions des solutions à ces défis en comparant les systèmes de soins en Allemagne, en Israël, au Japon, aux Pays-Bas et en République de Corée.
Cet article met en avant les éléments phares du programme d’action visant à améliorer l’intégration entre les soins de santé et les services sociaux pour les personnes âgées dans les pays à revenu faible et intermédiaire. L’article étudie ensuite le contexte de ce programme au Brésil, y compris la demande croissante de soins de longue durée et les dispositifs institutionnels actuels. Dans un troisième temps, il aborde une étude de cas, à savoir le partenariat en matière de soins de longue durée entre les organismes chargés de l’aide sociale et ceux chargés de la santé dans la ville de Belo Horizonte, au Brésil. Il identifie les défis et les avantages potentiels de ce modèle de partenariat, apportant ainsi de meilleures connaissances des politiques en faveur des soins de longue durée au Brésil et dans d’autres pays.
Le Ghana et le Nigéria ont depuis peu rejoint le groupe des pays qui ont intégréà leur régime de sécurité sociale des programmes de pension par capitalisation à cotisations définies. Les analyses menées ces dernières années sur les réformes des pensions ont toujours porté sur les pays à revenu moyen d'Amérique latine et d'Europe centrale et orientale, ainsi que sur les Etats membres de l'Organisation pour la coopération et le développement économiques, et partant ont minoré les réformes entreprises récemment dans les pays d'Afrique subsaharienne. Le présent article examine le passage, total pour le Nigéria, partiel pour le Ghana, à un programme de pension à cotisations définies et met en évidence un certain nombre d'éléments contextuels et conjoncturels qui remettent en cause la possibilité de résoudre la question de l'adéquation des prestations en Afrique subsaharienne par le biais des régimes à cotisations définies.
Dans les années 1990, suivant en cela l'exemple du Chili, plusieurs pays d'Amérique latine et d'autres pays ont réformé leur régime de retraite, en s'inspirant des modèles par capitalisation sous gestion privée. Bien que certains aspects de ces réformes se soient révélés positifs, ces régimes ne procurent pas un revenu suffisant pour de nombreux bénéficiaires. Le développement des régimes de retraite liés à l'emploi peut offrir à cet égard une solution complémentaire, contribuant à améliorer le niveau des pensions. Cet article traite des différents régimes de retraite complémentaires et s'attache en particulier au cas de la République dominicaine. Selon les auteurs, la mise en place de régimes de retraite complémentaires liés à l'emploi pourrait constituer une option viable dans ce pays en développement.
Cet article examine les processus, les résultats et les implications d'une évaluation de faisabilité financière d'une assurance sociale maladie (ASM), dans le cadre de la recherche par le Lesotho des moyens d'atteindre une couverture universelle en matière de soins de santé. Des données quantitatives fournies par les pouvoirs publics et d'autres sources, et des données qualitatives résultant de discussions avec les parties prenantes, ont été entrées dans SimIns, un logiciel de simulation d'assurance maladie. Avec ce dernier, on a ensuite projeté les recettes et les dépenses de l'ASM pour une période de onze ans. En principe, l'évaluation révèle que, par le biais d'une combinaison de financement fiscal et de cotisations sociales, tous les citoyens du Lesotho pourraient être couverts pour un ensemble de prestations sanitaires définies dans le cadre des hypothèses directrices déterminées. Ce dispositif de financement fournirait une protection du risque financier et renforcerait l'équité dans l'accès et le financement de la santé.
Le présent article analyse les performances macrofinancières initiales des mesures de «privatisation» partielle des systèmes de retraite — reposant sur la création de comptes d'épargne retraite individuels gérés par le secteur privé— mises en œuvre dans bon nombre de pays émergents d'Europe. Les données empiriques portant sur une période de près de dix ans montrent que le rendement des comptes d'épargne retraite individuels privés a été inférieur au taux de rendement implicite des régimes financés par répartition. Parmi les principaux facteurs qui expliquent que les performances des comptes d'épargne retraite individuels n'aient pas étéà la hauteur des attentes figurent le niveau élevé des coûts de fonctionnement et le caractère peu développé des marchés financiers. Il ressort des éléments empiriques disponibles que la Serbie aurait intérêt à donner la prioritéà des réformes paramétriques du régime par répartition et à renoncer aux réformes impliquant une «privatisation» partielle du système de retraite.
Le présent article porte sur les micropensions dont, sans être les seules, les institutions de microfinance (IMF) sont les principaux promoteurs. Il tente ainsi de combler une lacune de la littérature sur la sécurité sociale en Inde. L'analyse montre que, du fait qu'elles ciblent un public hétérogène, les micropensions doivent être volontaires et portables et que diverses solutions pourraient être testées tant en ce qui concerne leur conception que leur distribution. C'est pourquoi les régimes de micropension décentralisés, fonctionnant dans le cadre d'une réglementation adaptée et dans le respect du principe de bonne gouvernance, semblent plus adaptés au contexte indien que des régimes centralisés et plus rigides. Cet article présente ensuite brièvement deux études de cas portant sur des régimes de micropension récemment mis en place en Inde. Il montre la nécessité de réaliser des analyses rigoureuses sur le secteur des micropensions, notamment en ce qui concerne les modes de sortie et la mise au point de mécanismes de distribution innovants. Il conclut que les micropensions pourraient constituer l'une des composantes les plus utiles du système de sécurité sociale à plusieurs piliers de l'Inde et qu'il convient de les promouvoir.