Directives instituant une procédure de certification fermée à l’intention des médecins généralistes

Au niveau mondial, les données disponibles montrent que les personnes atteintes d’une affection courante aiguë peuvent évoluer vers un état d’incapacité chronique, la perte d’emploi et la dépendance vis-à-vis des prestations pour affection de longue durée, qui représentent un coût élevé. En Irlande, on a ainsi constaté que le nombre de bénéficiaires d’indemnités de maladie a fortement augmenté depuis 2000. A cet égard, le projet innovant visant à instaurer une procédure de certification «fermée» a radicalement modifié l’approche de la sécurité sociale irlandaise en matière d’établissement de certificats médicaux pour maladie, en passant d’un modèle «ouvert» à un modèle «fermé mais non prescriptif». Selon cette nouvelle approche, les médecins généralistes ont pour directive de laisser entendre au patient, en usant d’une formulation positive et en s’appuyant sur des données probantes, qu’il a toutes les chances de guérir complètement et de pouvoir à nouveau travailler normalement, mais ils conservent la faculté d’exercer leur jugement clinique pour décider de la durée de validité des certificats individuels. Ces nouvelles directives ont reçu un soutien marqué de l’ensemble des médecins généralistes, grâce à la mise en œuvre d’une vaste campagne de mobilisation des parties prenantes. Parmi les médecins généralistes ayant participé à l’étude pilote, 89 pour cent ont qualifié ces nouvelles directives d’utiles. Les données administratives indiquent d’ailleurs que le nombre de demandes d’indemnisation conformes aux nouvelles directives a augmenté de 3,4 pour cent parmi les patients des médecins qui les appliquent déjà. Ces directives devraient peu à peu contribuer à réduire le nombre de personnes évoluant inexorablement vers un état d’incapacité chronique, ce qui devrait se traduire par une meilleure santé pour les patients et une baisse significative des prestations versées pour incapacité de longue durée.